Murs coupe-feu : tout savoir sur les réglementations et normes d’inspection au Québec

Vous êtes propriétaire d’un immeuble à logements, d’une maison jumelée ou vous vivez en copropriété ? Quel que soit le type d’habitation, toutes les séparations entre les logements doivent respecter les normes des murs coupe-feu ou des séparations coupe-feu du Québec. 

Si vous envisagez de construire, de rénover ou d’entretenir votre bâtiment, il est donc important de vérifier si vos murs et séparations coupe-feu sont aux normes pour prévenir la propagation d’incendies et assurer la sécurité des habitants. 

Vous aimeriez vérifier la conformité de vos murs coupe-feu ou connaître leur degré de résistance au feu ? Apprenez-en plus sur la réglementation des murs coupe-feu au Québec, ainsi que les mesures d’inspection pour vous assurer que votre bâtiment soit conforme et sécuritaire.

Qu’est-ce qu’un mur coupe-feu ?

Un mur coupe-feu est une structure de séparation utilisée entre des bâtiments mitoyens. Il est conçu pour résister au feu pendant une durée déterminée et maintenir la stabilité structurale du bâtiment. 

Fabriqué à partir de matériaux non combustibles et dotés d’une résistance élevée à la chaleur, le mur coupe-feu vise à contenir la propagation des flammes, des gaz et de la chaleur en cas d’incendie. Il offre donc une protection essentielle pour la sécurité des occupants et des structures voisines.

Un autre terme utilisé est la séparation coupe-feu. La séparation coupe-feu peut être aussi mitoyenne, cela dépend de sa nomination dans la réglementation en vigueur. Normalement, la séparation coupe-feu est située à l’intérieur d’un même bâtiment et a comme fonction de séparer des logements ou des usages différents. 

La composition des séparations coupe-feu est également moins rigide. Elle peut utiliser différents matériaux pour atteindre la résistance au feu exigée. Le mur coupe-feu, lui, doit normalement utiliser uniquement du béton ou de la maçonnerie de béton pour constituer une cloison verticale continue. 

Pour bien comprendre la façon dont sont encadrées les séparations coupe-feu, voici quelques précisions sur leurs matériaux, degrés de résistance et emplacements.

Quels sont les matériaux utilisés ?

Les séparations coupe-feu sont le plus souvent construites à partir de matériaux incombustibles capables de résister à des températures extrêmes. Parmi les matériaux couramment utilisés, on trouve :

  • Le béton armé ;
  • La maçonnerie (briques, blocs de béton) ;
  • L’ossature d’acier ou de bois ;
  • Le bois massif encapsulé (utilisé dans certaines constructions modernes) ;
  • Les panneaux à base de gypse spécialement conçus pour la résistance au feu.

Les matériaux utilisés doivent non seulement résister au feu, mais aussi empêcher la propagation de la fumée et des gaz. Par exemple, l’espace entre la partie supérieure d’un mur et la sous-face du plancher doit être calfeutré avec un matériau incombustible pour éviter que la fumée ou les flammes ne contournent la séparation coupe-feu. 

Les matériaux autorisés pour les murs coupe-feu peuvent varier d’une municipalité à l’autre, et les normes en vigueur peuvent changer dans le temps. Pour garantir la conformité de votre bâtiment, il est essentiel de vérifier les règles applicables en fonction de son type, du nombre de logements qu’il contient et de son année de construction.

Dans quels bâtiments faut-il des séparations coupe-feu ?

Les exigences en matière de murs coupe-feu varient selon le type de bâtiment. Vous devez obligatoirement en avoir dans les types de bâtiments suivants :

  • Copropriétés : obligatoires pour séparer chaque unité de logement, garantissant ainsi la protection des occupants en cas d’incendie dans une unité voisine.
  • Immeubles, duplex, triplex : les immeubles d’habitation de trois étages ou plus doivent inclure une séparation coupe-feu horizontale et verticale entre les étages et entre les zones communes, comme les escaliers et les couloirs.
  • Maison de ville en rangée : doivent séparer chaque unité et s’étendre jusqu’à la toiture pour empêcher toute propagation verticale de l’incendie.
  • Maisons jumelées : les maisons semi-détachées nécessitent un mur coupe-feu pour séparer les deux unités et limiter la propagation d’un incendie entre les habitations.
  • Bâtiments commerciaux : souvent utilisés pour compartimenter les espaces à risque, comme les entrepôts, les locaux de stockage de produits inflammables ou les zones techniques. Ces murs doivent respecter des normes spécifiques en fonction de l’activité commerciale et du type de marchandises entreposées.

En règle générale, les murs mitoyens coupe-feu doivent être installés dans tout bâtiment contenant plusieurs habitations ou espaces commerciaux, conformément aux normes du Code national du bâtiment et aux réglementations provinciales.

Comprendre les critères de résistance au feu  

La réglementation sur les murs et les séparations coupe-feu comporte plusieurs notions pour assurer la sécurité des bâtiments et de leurs habitants. Voici quelques précisions sur les critères utilisés :

Degré de résistance au feu

Le degré de résistance au feu (DRF) est une mesure qui indique la capacité d’une structure ou d’un composant de bâtiment (comme un mur, un plancher ou une porte) à résister aux effets d’un incendie pendant une durée déterminée. C’est une donnée cruciale pour évaluer l’efficacité des mesures anti-incendie dans un bâtiment.

Le DRF se mesure en temps de résistance (par exemple 30 minutes ou 1 heure) et indique les performances des matériaux ou de l’assemblage lorsqu’il est exposé à un incendie. Les critères d’évaluation comprennent : 

  • La protection contre l’effondrement : capacité des matériaux à supporter les charges et à maintenir la stabilité structurale pendant l’incendie.
  • L’étanchéité : capacité à empêcher les flammes ou les gaz chauds de traverser la structure.
  • L’isolation thermique : capacité à limiter la transmission de chaleur, de manière à protéger les occupants et les matériaux se trouvant de l’autre côté du mur ou de la structure.

En respectant les normes de DRF en vigueur, vous offrez à vos bâtiments et à leurs occupants une protection essentielle pour évacuer en toute sécurité. Dans les normes québécoises, le DRF requis varie en fonction de la superficie, de l’utilisation et du nombre d’étages du bâtiment.

Les séparations coupe-feu : rôles et dispositifs

Outre la résistance des murs eux-mêmes, les dispositifs intégrés aux séparations coupe-feu jouent un rôle crucial dans la prévention des incendies. Ils assurent l’étanchéité des ouvertures et maintiennent l’intégrité des murs coupe-feu. Voici quelques exemples :

  • Dispositif d’obturation : éléments sont conçus pour sceller les ouvertures dans les séparations coupe-feu. Ils incluent les portes, les volets, les vitrages renforcés (comme les briques ou les verres armés), ainsi que leurs cadres, mécanismes de fermeture et ancrages.
  • Registre coupe-feu : utilisés dans les systèmes de distribution d’air ou dans des murs et planchers, ces dispositifs sont normalement ouverts et se ferment automatiquement en cas d’incendie. Leur objectif est de préserver l’intégrité de la séparation coupe-feu en bloquant la propagation des flammes et des gaz.
  • Degré pare-flammes : cette mesure évalue le temps pendant lequel un élément, comme une porte ou un volet, empêche les flammes de traverser une ouverture. Exprimée en minutes ou en heures, elle est déterminée selon des tests standardisés ou les exigences spécifiques du Code national du bâtiment (CNB).

En combinant un degré de résistance au feu adapté et des dispositifs coupe-feu performants, les bâtiments peuvent offrir une protection optimale contre les incendies. Lors de la conception du bâtiment ou en vue d’une inspection, différents experts pourront évaluer la conformité de vos installations et garantir leur efficacité.

La réglementation des murs coupe-feu au Québec

La sécurité incendie dans les bâtiments repose sur des normes strictes pour limiter la propagation des flammes et protéger les occupants. Au Québec, ces normes sont régies par le Code de construction et le Code de sécurité du Québec, qui intègrent les exigences du Code national du bâtiment (CNB).

Ces réglementations établissent les critères essentiels, comme les degrés de résistance au feu, les matériaux autorisés et les méthodes de construction, afin de garantir une protection optimale. Elles visent non seulement à protéger les occupants, mais aussi à minimiser les dommages matériels et à faciliter l’intervention des pompiers en cas d’incendie.

Positionnement des murs coupe-feu

mur coupe feu gypse
Référence : ACQ (https://www.acqconstruire.com/technique/separations-coupe-feu-et-revetements-de-plancher-eviter-les-erreurs-courantes/)

Pour être efficaces, les murs coupe-feu doivent être positionnés stratégiquement selon des critères précis :

  • Axe vertical : débute au niveau des fondations, traverse tous les étages situés au-dessus du sol, puis s’étend jusqu’au vide sous-toit, s’il est présent. Il doit également se prolonger au-delà de la toiture pour garantir une protection complète.
  • Plan horizontal : le mur coupe-feu doit s’appuyer sur un revêtement extérieur en maçonnerie ou dépasser les limites des autres types de revêtements ou des éléments en saillie afin de garantir une protection optimale contre la propagation des flammes.

De plus, les murs coupe-feu sont généralement construits en béton ou en blocs de béton joints avec du mortier. Les éléments combustibles en saillie doivent être soigneusement vérifiés afin de s’assurer qu’ils respectent les distances minimales exigées par les réglementations, en particulier par rapport à la limite séparant les façades voisines.

Degré de résistance au feu : ce que dit la loi

Le degré de résistance au feu (DRF) requis pour les murs coupe-feu varie en fonction de l’usage, de la configuration et de l’ancienneté du bâtiment. Par exemple :

  • Certains bâtiments construits avant le 25 mai 1984 : les planchers doivent former des séparations coupe-feu ayant un DRF d’au moins 30 minutes.
  • Bâtiments résidentiels de trois étages ou plus avec neuf logements ou plus : des séparations coupe-feu avec des DRF plus élevés peuvent être exigées.

Ces critères sont spécifiquement définis dans le chapitre Bâtiment du Code de sécurité (CBCS) et prennent en compte des facteurs comme la hauteur, la superficie et l’utilisation du bâtiment.

Assurez la conformité de vos murs coupe-feu

Pour respecter les normes en vigueur et garantir la sécurité de vos bâtiments, il est essentiel de faire appel à un professionnel du bâtiment dont le champ d’expertise est la protection incendie et/ou d’un ingénieur en structure. Ces experts peuvent évaluer vos besoins spécifiques et s’assurer que vos murs coupe-feu respectent les exigences réglementaires applicables.

Inspection des murs coupe-feu

separation coupe feu

L’inspection des murs et des séparations coupe-feu est essentielle pour vérifier leur conformité et garantir leur efficacité en cas d’incendie. Pendant l’évaluation, l’inspecteur vérifie que les matériaux utilisés sont aux normes, ainsi que les assemblages et les installations. De plus, il sera en mesure d’identifier les lacunes éventuelles qui compromettent la sécurité des occupants en termes de protection incendie.

En cas de non-conformité, le propriétaire est tenu de corriger la situation dans les plus brefs délais, souvent dictés par les autorités compétentes. À défaut, il peut s’exposer à des amendes municipales. De plus, dans le cadre d’une vente immobilière, il pourrait être poursuivi pour vice caché si le bâtiment vendu ne respecte pas les normes en vigueur, ce qui peut engendrer des procédures longues et coûteuses.

Quels professionnels contacter pour inspecter votre bâtiment ?

Pour inspecter vos séparations coupe-feu, il est essentiel de recourir à des experts ayant une formation spécialisée en construction et membres d’un ordre professionnel. Voici les types de professionnels qualifiés pour réaliser cette inspection :

Au cours de l’inspection, l’expert devra examiner l’ensemble des composantes structurelles, analyser les matériaux employés et s’assurer que le degré de résistance au feu (DRF) requis est respecté selon le Code en vigueur à la date de construction.

Quand faire une inspection ?

L’inspection des murs et séparations coupe-feu est essentielle à différents moments clés, que ce soit pour prévenir les problèmes ou répondre aux obligations réglementaires. Voici les principales occasions où une inspection peut s’avérer nécessaire :

  • Avant une transaction immobilière : pour détecter la présence de défaut à corriger ou éviter des procédures de vices cachés après la vente.
  • Avant ou pendant la construction : vous pouvez faire inspecter les plans de construction par un expert en conformité des bâtiments, ou bien le bâtiment en construction pour vous assurer de suivre les normes établies et éviter des ajustements coûteux.
  • En cas de rénovation : si les travaux que vous prévoyez vont toucher les murs porteurs ou les zones critiques du bâtiment, qui constituent des murs coupe-feu ou des séparations coupe-feu, c’est un moment idéal pour vérifier vos installations coupe-feu. 
  • Sur demande municipale : certaines municipalités peuvent exiger une inspection ou une mise aux normes à tout moment pour assurer la sécurité de votre bâtiment.

Le déroulement d’une inspection

inspection mur coupe feu

L’inspection des murs coupe-feu suit un processus rigoureux. Le propriétaire ou un représentant de la copropriété doit généralement assister à l’inspection pour donner accès à tous les espaces nécessaires. 

Pour évaluer l’état et la conformité de vos installations, l’inspecteur procède en plusieurs étapes : 

  • Identification des matériaux : le professionnel mesure l’épaisseur des matériaux et identifie leur nature (gypse, blocs de béton, etc.) pour évaluer leur résistance au feu.
  • Vérification des normes applicables : l’inspecteur détermine l’édition du Code en vigueur lors de la construction pour comparer les exigences initiales avec les normes actuelles.
  • Analyse des points critiques : les joints, les pénétrations (comme les câbles et conduits), ainsi que les dispositifs d’obturation (portes, registres) sont scrutés pour détecter toute non-conformité.

Pour procéder à ce type d’inspection, des ouvertures exploratoires sont souvent nécessaires. Si ces ouvertures concernent des matériaux comme le gypse, l’intervention d’un entrepreneur n’est pas toujours nécessaire. Toutefois, pour des matériaux plus robustes comme le béton ou la maçonnerie, un entrepreneur doit être présent pour effectuer les travaux nécessaires.

La durée de la procédure dépend du nombre de murs et de séparations coupe-feu à vérifier, ainsi que de la complexité des éléments à inspecter (par exemple, la présence de pénétrations multiples ou de matériaux variés). En moyenne, une inspection peut s’étendre de quelques heures à une journée complète, selon l’envergure de la propriété.

À la fin de l’inspection, vous obtiendrez un rapport détaillé avec les constats de l’inspecteur sur l’état actuel des murs coupe-feu, les non-conformités identifiées, le cas échéant, et ses recommandations pour corriger ou améliorer les installations.

Les autres formes de protection anti-feu à vérifier

Les murs coupe-feu ne sont qu’une partie d’un ensemble de mesures visant à protéger contre les incendies. Parmi les séparations coupe-feu, le propriétaire de l’immeuble doit également s’assurer d’être conforme aux normes en vigueur concernant :

  • Planchers coupe-feu : permettent de limiter la propagation verticale d’un incendie entre les logements.
  • Portes coupe-feu : essentielles pour protéger les zones adjacentes tout en offrant un accès sécurisé.
  • Systèmes d’évacuation de fumée : tous les dispositifs installés dans le bâtiment pour maintenir une visibilité et réduire les risques d’intoxication.

Trouvez des experts qualifiés pour inspecter votre propriété

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